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REUSSIR LE CHANGEMENT EST UNE QUESTION DE CULTURE


L
es sociétés multinationales croient inébranlablement que la culture d’entreprise est source d’avantages compétitifs pour se développer et survivre. Faut-il rappeler que, dans le monde des affaires, les équipes qui jadis « pratiquer l’aviron » sur un environnement stable, doivent aujourd’hui exercer du « rafting » dans un milieu très agitée.
  

Dans un environnement où « la seule constante, c’est le changement », plusieurs grandes firmes doivent leurs succès à ce qu’on appelle « les facteurs soft » basés essentiellement sur la culture d’entreprise. Celle-ci englobe les valeurs, les croyances, les comportements et les méthodes de travail. En fait, la fameuse phrase de McKinsey est plus éloquente pour définir la culture d’entreprise : « comment on fait les choses par ici », « How we do things around here ».

Le succès de tout changement au sein d’une organisation réside essentiellement dans la capacité de ses employés à affronter les menaces et à saisir les opportunités. Mieux encore, le grand changement que l’entreprise est amenée à faire, est celui de semer les graines de la culture du changement et transformer l’entreprise en une « Organisation Apprenante ». Cette culture est basée sur des principes qui prônent le savoir ; qui encouragent le dialogue et l’échange d’idées ; qui reconnaissent l’effort et la créativité ; qui procure à ses employés une marge de manœuvre décisionnelle ; qui considèrent l’échec comme une expérience, etc.


Cette culture repose sur une relation gagnant-gagnant entre employé et employeur. L’employé gagne l’estime de soi et le développement. L’entreprise gagne en rendement et en croissance. En fait, tout le monde y gagne.
Les employés qui travaillent dans cet environnement sont plus aptes à absorber facilement les changements imposés ou choisis. Ils respectent les idées des autres et considèrent les différentes alternatives comme un enrichissement. Ils adoptent un esprit de perfection orienté vers l’obtention de résultats et la création de valeur ajoutée.

Par contre, les changements imposés ont peu de chance de réussir. D’ailleurs, certains managers font l’erreur d’imposer à leurs équipes leur propre méthode à appliquer pour effectuer une activité particulière et dont les résultats obtenus sont souvent insatisfaisants. En fait, il suffisait simplement d’amener les employés à percevoir le problème, de les aider à se fixer l’objectif à atteindre et de leur laisser la liberté du choix à adopter pour y arriver. Même en cas d’échec, les managers doivent accompagner et motiver leurs troupes à mener leurs propres expériences. Certes, cette approche est gourmande en temps, mais elle est très rentable à long terme.  
« Sème un acte, tu récolteras une habitude. Sème une habitude, tu récolteras un caractère. Sème un caractère, tu récolteras une destinée. » Le Dalaï Lama.

L’entreprise qui entretient cette culture du changement doit mettre en place les outils scientifiques et une approche méthodologique (ce sujet sera abordé ultérieurement) qui permettent à ses troupes d’être à l’écoute de l’environnement, de le diagnostiquer, de l’anticiper et pourquoi pas de le créer. Elle doit également développer sa communication interne et mettre en place des pratiques très connues de résolution des problèmes (Atelier de réflexion, séances de remue-ménage ou brainstorming, Activités de teambuilding, etc.).


Cette infrastructure « soft » rend l’organisation moins vulnérable et la prépare à toute éventualité. La réactivité de l’entreprise devient un réflexe puisque tout le monde sait parfaitement ce qu’il doit faire. Ca me rappelle les tests d’évacuation des bureaux que pratiquent certaines entreprises en cas d’alerte à l’incendie. En plus des systèmes internes de lutte contre l’incendie, ces entreprises entrainent leur personnel aux exercices d’évacuation. Il est vrai que dans ce cas le risque est connu d’avance, ce qui est tout à fait différent de l’environnement imprévisible où évolue une entreprise. En fait, l’idée à retenir réside dans la réponse qu’on peut réserver à la question suivante : « Que doit faire l’entreprise pour permettre à ses collaborateurs de faire face au changement ? »